Massira Keïta, D’Assistante Communication à Illustratrice

OH MY FLOW
6 min readApr 19, 2021

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Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

Depuis toute petite, je dessine. A la maternelle déjà, je griffonnais. Je suis particulièrement attirée par l’univers de la mode et le dessin donc à l’obtention de mon Baccalauréat Economique et Social, je voulais tout naturellement combiner ces deux passions et me tourner vers le stylisme. J’ai vite déchanté parce que les écoles spécialisées dans ce domaine étaient vraiment onéreuses. Je me suis orientée vers la communication et la publicité.

Heureusement, j’ai été accepté deux ans plus tard en Licence de Communication ce qui m’a permis d’explorer les univers des arts visuels et de la radio.

Mon rêve ne me quittera pas pour autant, il restera toujours dans un coin de ma tête. J’ai donc continué à dessiner à mes heures libres. C’est lorsque j’étais en année de Master 2 en communication que l’on m’a offert une tablette graphique. Piquée de curiosité et d’excitation, je me suis essayée au dessin graphique et c’est tout un monde qui s’est ouvert à moi ! J’ai appris toute seule le logiciel de retouche d’images Photoshop et j’ai pu réaliser des dessins beaucoup plus élaborés.

Comment avez-vous trouvé votre voie ?

J’ai eu envie de poster mes réalisations sur Instagram. Ma seule intention était le partage. A ma grande surprise, il y a eu un vrai engouement de la communauté que j’avais commencé à constituer à l’époque. Les personnes qui me suivaient appréciaient mes dessins et m’ont soufflé l’idée de les imprimer sur des supports et des accessoires de mode pour les vendre.

Je n’avais jamais pensé à vendre mes modestes créations de cette façon ! J’ai donc imprimé mes dessins sur des t-shirts et des sacs. Les premiers essais ont été plus que concluants, j’ai trouvé que c’était beau. Mes followers trouvaient ma démarche artistique originale et c’est comme ça que j’ai commencé à gagner un peu d’argent, c’était vraiment encourageant mais pour moi il fallait absolument que je trouve un ‘vrai travail’.

A l’époque, j’étais en alternance entre les cours à l’école et un stage d’Assistante Communication .Et ma grande inquiétude était de trouver un emploi à la fin du programme d’alternance, et comme je le redoutais j’ai eu énormément de difficultés !

Le temps passait et rien à l’horizon…j’ai fini par intégrer un groupe téléphonique Français. Un boulot purement alimentaire, il ne me correspondait en aucun point. Au niveau de la charge de travail, il était éprouvant, les horaires étaient excessifs et inadaptés. Au niveau humain, j’ai pu compter sur des personnes formidables. J’y suis quand restée pendant deux ans et je dois dire que psychologiquement ce fut une véritable épreuve !

En parallèle, heureusement que je développais ce qui est devenu aujourd’hui ma marque. Et sans aucun doute, c’est ce qui m’a aidée à tenir ! Je participais régulièrement à des salons et aussi des pop-up store malgré mon emploi du temps surbooké.

Quel a été le déclic pour passer à l’entrepreunariat ?

Avec les ventes que j’avais faites, mon compte Instagram et mon blog enregistraient de plus en plus de visites et mon activité commençait à grandir.

Honnêtement, c’est le fait de ne pas me sentir bien au travail qui a été un vrai moteur pour me lancer. Et puis aussi, je me réalisais que des opportunités me passaient sous le nez, je voyais d’autres personnes faire ce qu’ils aiment et en vivre et je me disais ‘Pourquoi moi aussi je ne pourrais pas le faire ?’

Le fait de participer à des événements sur l’entreprenariat et le fait d’être entourée d’entrepreneurs qui se donnaient les moyens de leurs ambitions m’a vraiment boostée, je n’avais plus qu’une idée en tête : me lancer à mon compte!

Comment avez-vous trouvé vos premiers clients ?

Comme je vous le disais, l’idée de mes premières créations m’ont été soufflées par ma communauté. Jamais je n’aurai eu cette idée toute seule ! Par la suite, j’ai ouvert ma 1ère boutique en ligne et j’en faisais la promotion via les réseaux sociaux et aussi par le biais de ma newsletter. Les évènements physiques tels que les salons étaient aussi une occasion privilégiée de communiquer et de dialoguer directement avec mes clients.

On pourrait croire, au vu que mes dessins, que ma cliente est très ciblée mais bien au contraire j’ai une clientèle très diversifiée. J’échange avec des personnes de toutes les cultures et nationalités, les gens ne se focalisent pas sur la couleur de peau de mes personnages, ils tombent amoureux du dessin et de ma touche personnelle.

Pouvez-vous décrire votre transition professionnelle pour passer du salariat à l’entreprenariat ?

Mon rythme était fou. Rires.

Au bureau/ Mes horaires : 15 h30–22h30, avec uniquement de 30 minutes de pause !

Et j’avais ma casquette d’artiste qui travaillait les matinées à la maison. Et je passais la totalité de mes weekends à arpenter les salons et les pop-up store. J’étais épuisée.

J’étais devenue aigre, de mauvaise humeur et tellement de pression reposait sur mes épaules. Je me suis dit : ‘J’aimerais pouvoir vivre de mon entreprise’ et c’est comme ça que j’ai décidé de faire une rupture conventionnelle en 2018. Même si les conditions ne me convenaient pas, j’ai quitté l’entreprise en très bon termes et surtout j’avais un très beau projet qui ne demandé qu’à être développé !

Comment votre entourage a-t-il réagi à votre reconversion ?

Bien sûr, mes parents connaissaient mon amour pour le dessin depuis toujours. Mais de là à en faire un métier, c’est autre chose ! En bons parents soucieux de l’avenir de leur fille, ce qu’ils voyaient c’est que j’avais déjà un emploi qui me permettait déjà de bien gagner ma vie or le dessin n’offrait pas les mêmes garanties… Au départ, je ne vous cache pas qu’ils n’étaient pas très contents, car ils ne voyaient vraiment pas ce que le dessin pouvait m’apporter de plus ! De leur point de vue, j’avais fait des études, ma carrière commençait dans une grande entreprise, vous comprenez… Mais j’ai fait totalement confiance à mon intuition et j’ai écouté ma passion de toujours, ce qui m’a donné la force de continuer malgré tout.

Comment arrivez-vous à toucher votre clientèle ?

Au début, j’ai beaucoup investi pour la réalisation de prototypes et la production de marchandises. Après avoir participé de grands événements et salons, j’ai opté pour des événements éphémères à plus petite échelle. En fait, je me sentais complétement noyée parmi les autres créateurs. J’ai donc décidé de m’associer, avec une très bonne amie et créatrice, nos deux univers sont très semblables et, ensemble, nous avons créé nos propres événements.

Le retour a été positif, le public nous a tout de suite réservé un très bel accueil ! On a découvert que la maîtrise toute notre communication est en fait la ‘bonne formule’. Cela nous permet de proposer un univers qui nous est propre, en plus nos followers sont ravis de nous rencontrer en personne et nous passons avant tout un moment ‘ensemble’. C’est un plaisir incroyable d’avoir une chance d’être plus proche de nos clients et de leur offrir une expérience unique.

Pourquoi aimez-vous être entrepreneuse ?

J’apprécie énormément de pouvoir faire les choses à mon rythme et selon mon inspiration du moment, c’est tout l’avantage d’entreprendre. Cela a complètement changé ma façon de travailler et de vivre. Contrairement au rythme fou que j’avais avec mon boulot alimentaire, j’emploie mon temps comme j’en ai envie. J’ai une grande liberté dans mon travail, je m’inspire comme je veux et je produis des créations qui me plaisent.

Et bien sûr je fais ce que j’ai toujours aimé : le dessin et la mode ! :)

Pouvez-vous nous décrire votre journée type ?

En général je dédie mes matinées aux messages, ensuite je dessine. Je n’ai pas un programme pré-déterminé, je laisse le plus souvent l’inspiration venir à moi. Je fais une liste de choses à faire tout en laissant toujours une grande place à la créativité et la spontanéité dans mes journées et jusque-là ça fonctionne plutôt bien. Je dirais que la difficulté que j’ai c’est l’aspect commercial, le fait de répondre à de nombreux messages, parfois c’est un vrai challenge dans mon travail quotidien.

Que retenir du parcours de Massira ?

- Utiliser la magie des réseaux : car oui, de nombreux entrepreneurs créatifs les utilisent afin de donner un coup de boost à leur talent ! En partageant leurs créations, elles obtiennent plus de visibilité et créent des communautés soudées autour de valeurs inspirantes.

- S’entraîner avant tout : tout travail créatif requiert une base solide pour devenir un expert dans son domaine, il faut s’exercer chaque jour afin de maîtriser les couleurs, les compositions etc.

- Avoir une foi énorme : il faut croire en votre projet car personne ne le fera à votre place et trouver ce qui est vrai pour soi, se fier à son intuition, à ses sensations, ce qui vibre à l’intérieur de vous.

- Adapter sa communication pour être plus proche de son client : le magasin est devenu un media à part entière de nos jours et le pop-up store permet de faire vivre une ‘expérience’, il crée de l’interaction. Et Massira l’utilise admirablement bien pour créer du lien avec son public !

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