Mame Ndanty Badiane : de Comptable à Thérapeuthe-Coach spécialisée en vaginisme

OH MY FLOW
8 min readJun 8, 2020

‘J’avais une peur bleue du jugement. J’étais confrontée à des émotions très fortes car, jusque-là, mon vaginisme était restreint au cadre de mon couple. J’ai décidé de mettre de côté mon égo et d’ignorer tout ce qu’on pouvait dire de moi. Je me répétais : ‘Ne pense pas à ce que l’on va dire de toi, pense à l’impact que tu vas avoir’. C’est comme ça que j’ai switché et que je me suis libérée de ces pensées. Je devais absolument me mettre au service de ma mission de vie, et elle résonnait si fort en moi que j’étais devenue inarrêtable. ‘

Après une carrière dans l’expertise comptable, Mame Ndanty Badiane est aujourd’hui Coach et Thérapeute spécialisée en vaginisme. Le vaginisme, c’est un trouble qui empêche les femmes d’avoir des rapports sexuels avec pénétration : une trouble encore mal compris qu’elle a elle-même vécue. Mame Ndanty a accompagné des femmes des 4 coins du monde à avoir une sexualité plus épanouie et celles qui le désiraient ont réalisé leur rêve : devenir Maman.

Pleine de douceur et déterminée, elle revient en toute transparence sur son parcours pour se créer une vie professionnelle mêlant utilité et sens. Elle raconte comme elle a porté son projet d’entreprise en même temps que sa grossesse.

Un entretien saisissant avec une femme au grand cœur.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

J’ai fait toute ma scolarité au Sénégal et j’ai obtenu mon baccalauréat à Dakar en 2006. Je suis partie poursuivre mes études en France. Même si mon père m’a accompagné pour faciliter mon installation, le choc culturel a été rude. Le climat, l’environnement, les habitudes tranchaient avec mon quotidien Dakarois bien douillet.

J’ai, malgré tout, continué mes études et j’ai obtenu un DUT en Gestion des Administrations et un Master 2 en Comptabilité, Finances et Crédit. J’ai décroché mon 1er emploi dans une entreprise spécialisée dans l’horlogerie et j’ai tout de suite eu beaucoup de responsabilités car on m’a confié la mission de mettre sur pied le pôle comptabilité de A à Z. Je dois dire que c’était très dynamisant pour une première expérience. Au bout de 2 ans et demi dans cette entreprise, je sentais que j’avais fait le tour et j’avais envie de nouveaux challenges professionnels.

J’ai donc postulé auprès d’un cabinet comptable réputé, celui qui fait partie des ‘Big Four’. J’ai obtenu un poste confortable mais j’ai vite eu le sentiment d’être dans une prison dorée. Et puis j’étais toujours dans le schéma de la salariée classique avec les horaires de 9 h à 17h. Je n’étais vraiment pas à ma place et surtout je réalisais que je ne pouvais pas passer le reste de ma vie à faire des tableaux Excel. Au même moment, je suis tombée enceinte. J’ai donc fait une rupture conventionnelle, j’allais faire de cette grossesse une opportunité pour réfléchir à la suite de ma carrière !

Comment avez-vous trouvé votre voie ?

Je me suis accordée un break d’une année, je me sentais tellement perdue.

Dans mon entourage, personne ne comprenait le fait que je ne me rende plus au bureau.

Et franchement c’était la meilleure année de ma vie !

Je passais beaucoup de temps à réfléchir à la prochaine étape de ma carrière.

Je n’ai pas hésité une seconde à explorer différentes possibilités. Lancer un blog lifestyle pour des idées que j’avais mises en place pour créer une vie qui m’inspire, devenir naturopathe car je suis passionnée par la santé globale, ou encore devenir accompagnatrice en création d’entreprise.

Je me mettais volontairement dans des situations inconfortables pour trouver ce qui me correspondait.

Puis mes réflexions m’ont ramenée à mon propre parcours de guérison avec le vaginisme : j’ai réalisé que j’avais de la matière pour aider. Au même moment, je découvrais avec beaucoup d’enthousiasme le monde du développement personnel. Le 1er livre que j’ai lu et qui m’a fait comprendre que d’une simple idée, on pouvait créer un business c’est : Réfléchissez et Devenez Riche. Puis, la lecture de Père Riche, Père Pauvre m’a conforté dans mon choix.

Mon idée était née, j’allais entreprendre pour aider les femmes à guérir du vaginisme.

Comment avez-vous trouvé vos premiers clients ?

Mes recherches m’ont menée à un groupe Facebook dédié au vaginisme. J’y étais très active : je prenais le temps de conseiller les femmes, je proposais parfois des appels téléphoniques pour les soutenir et au fil du temps cela m’a permis de bien cerner leurs besoins. Une fois que mon projet était bien mûri, j’en ai tout simplement parlé et certaines m’ont tout de suite fait confiance pour faire un travail plus en profondeur sur elles-mêmes.

Avez-vous eu des blocages avant de vous lancer ?

Oui, bien sûr. D’abord, j’avais une peur bleue du jugement. J’étais confrontée à ces émotions très fortes car, jusque-là, ma maladie était restreinte au cadre de mon couple. J’ai décidé de mettre de côté mon égo et d’ignorer tout ce qu’on pouvait dire de moi.

Je me répétais : ‘Ne pense pas à ce que l’on va dire de toi, pense à l’impact que tu vas avoir’.

C’est comme ça que j’ai switché et que je me suis libérée de ces pensées. Je devais absolument me mettre au service de ma mission de vie, et elle résonnait si fort en moi que j’étais devenue inarrêtable.

Un événement a beaucoup aidé je dois dire ! En mars 2018, la chaîne de télévision France 2 m’a contactée pour réaliser un reportage sur le vaginisme. La participation à cette émission m’a demandé beaucoup de courage, j’ai fait un témoignage devant des millions de téléspectateurs. Je voulais donner un espoir de guérison aux femmes qui souffrent seules et en silence. Cette expérience m’a vraiment permis de passer un cap et les nombreux retours positifs que j’ai eu m’ont conforté dans l’idée que j’avais pris la bonne décision.

Et puis vous savez, j’étais la comptable de la famille. On me voyait déjà ouvrir un grand cabinet d’expertise comptable : mon avenir était déjà tout tracé. J’avoue que je n’ai pas osé dévoiler mon projet à mon entourage. Je me suis dit : travaille d’abord sur ton projet pour toi avant de la partager avec les autres. D’ailleurs pour être honnête, je le mûrissais encore moi-même. J’étais en cheminement et tout n’était pas aussi clair que ça dans mon esprit.

Enfin, je n’avais jamais entrepris. Il est vrai que ma mère et mes tantes achetaient et revendaient des produits, c’était du business classique. Là il s’agissait plutôt de commencer une activité en ligne et de proposer des accompagnements à distance et je partais de zéro. Mais je ne pouvais plus me contenter d’excuses : à un moment j’ai réalisé que le projet n’attendait que moi pour se réaliser. J’ai écouté cette petite voix qui me soufflait de quitter l’univers de la comptabilité pour venir en aide aux femmes. Guérir du vaginisme m’a demandé d’aller à la quête de moi-même et je voulais transmettre cela. J’ai fini par créer mon entreprise en 2017 et un an après je lançais le premier programme de coaching en France pour aider les femmes atteintes de vaginisme à avoir une sexualité plus épanouie sans peurs ni douleurs.

Comment parvenez-vous à faire témoigner des femmes à visage découvert sur ce trouble sexuel aussi tabou ?

Vous savez, quand on guérit d’un trouble sexuel comme le vaginisme, on est délesté d’un énorme poids. On est tellement en joie. Rires. Il se trouve aussi que la plupart des femmes qui choisissent de travailler avec moi m’ont connue à travers un témoignage. Elles ont donc tout à fait conscience de l’impact qu’un témoignage peut avoir sur la vie d’une autre femme. Quand je leur propose de le faire, elles le font avec plaisir.

Quelle approche avez-vous pour vos accompagnements ?

Je propose un coaching de transformation : une femme a besoin de se transformer pour guérir du vaginisme. En réalité ce trouble sexuel qui se traduit dans le corps est révélateur de choses à guérir à l’intérieur. Je suis formée au coaching, à l’hypnose et aux neurosciences, mon approche consiste à un travail sur l’amour de soi, les blessures de l’enfance et les fausses croyances que l’on a de la sexualité. Je ne propose pas un cours de sexualité, contrairement à ce que l’on pourrait croire. C’est un programme de guérison qui met le doigt sur l’origine des blocages et à partir de là nous les accompagnons nos clientes avec amour et à leur rythme pour se libérer des freins inconscients qui leur empêchent de guérir.

Quelle est la plus grosse difficulté que vous avez rencontrée ?

Une grosse difficulté que j’ai rencontrée a été le passage du statut d’auto-entrepreneur à celui de société. Ce changement de posture exige des compétences managériales et l’habileté à prendre des décisions rapides. J’avais de fortes appréhensions à grandir, à devoir gérer une équipe, investir dans des programmes de formations coûteux et couvrir charges fixes plus importantes mais c’est une étape nécessaire au développement d’une entreprise. A un moment que je n’arrivais plus du tout à gérer le flot de clients et à maintenir les activités opérationnelles. J’ai donc recruté une assistante et je me suis également entourée de prestataires de services compétents. Déléguer me permet de me focaliser sur ce que je sais vraiment faire : l’accompagnement.

J’ai aussi eu des déceptions dans mes collaborations. Je consacre beaucoup de temps à former les membres de mon équipe à la méthode que j’ai élaborée et certaines personnes ont profité de cela. Faites donc bien attention aux personnes que vous intégrez dans votre équipe. J’ai appris à mes dépens qu’il fallait absolument protéger son concept, mettre en place des contrats et savoir être alerte. Je reste une grande militante de la sororité et j’ai à cœur d’aider les femmes mais il est primordial de choisir des collaborateurs qui ont une certaine éthique et qui savent respecter votre travail.

Qu’est-ce-qui vous pousse à vous lever tous les matins ?

Ma mission de vie. Je sais que je suis là pour améliorer le quotidien des femmes qui souffrent de vaginisme et cela m’épanouit profondément. Quand je reçois un faire-part de naissance d’une femme qui a essayé d’avoir un enfant pendant 7 ans, je suis aux anges !

Et puis j’apprends beaucoup : entreprendre c’est faire du développement personnel tous les jours. Depuis que j’ai débuté en 2017, je suis devenue une femme beaucoup plus calme. Je suis plus posée car cela permet d’avoir une meilleure lecture des choses et de prendre de meilleures décisions. Et pourtant, j’ai beaucoup d’énergie à revendre. Rires

J’ai beaucoup développé ma spiritualité aussi, je me sens plus proche de Dieu. J’ai un lien plus fort avec les autres. C’est tellement bon d’être alignée avec son identité ! Quand vos actes sont en adéquation avec vos pensées, vous attirez les bonnes personnes. Les clients sont guidés vers vous. C’est vraiment une grâce d’entreprendre.

Que retenir du parcours de Mame Ndanty ?

- Ayez une foi inébranlable en la réussite de votre projet, et cela même si votre entourage ne vous soutient pas au début : vous devez y croire.

-N’hésitez pas à déléguer certaines activités dès que votre entreprise commence à grandir. Entourez-vous de personnes compétentes, vous ne pouvez pas tout gérer toute seule. Cela vous permettra de déléguer les activités que vous n’appréciez pas, ainsi vous vous consacrez à votre cœur de métier.

- Si vous souhaitez vous lancer dans l’accompagnement, vous pouvez développer une méthode en vous basant sur votre expérience personnelle. Il suffit de la modéliser pour permettre à votre client d’aller d’un point A, la situation présente, à un point B, la situation désirée.

Où la trouver ?

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